









Kenya juin-juillet 2021. Après avoir fait de nombreux croquis des animaux de la citadelle de Besançon (cf Regard Animal), je m’envole (enfin) pour le kenya en 2021 sur les conseils de Jean Stéphane Maurice (france 3). Pour se remettre dans le contexte, nous sommes en pleine sortie du covid. Début juin, la France décide que toutes les personnes qui sortent de l’europe doivent être vaccinées, le départ a lieu fin juin. De nombreux safaristes ne pourront pas avoir les rdv à temps je me retrouve donc seul au camp avec les masai chez Tembo by jackson pendant 5 jours. Comme les masai parlent masai je commence à apprendre les noms des animaux puis quelques tournures de phrases. Les premiers jours sont idylliques, je suis quasiment toute seule avec un guide et une voiture dans l’immense réserve du masai mara. Quel cadeau ! De l’aéroport de brousse jusqu’au camp je remplis la moitié d’un carnet de croquis il y a des animaux partout ! Petite frayeur s’installe, est-ce que j’ai pris assez de carnets ?! Dans le camp j’ai une grande tente que je partage (mais je serai seule tout le long) et toutes les commodités intérieur. Mako est askari c’est lui qui veille sur le camp la nuit, il vient me réveiller tous les matins pour aller admirer les animaux au lever de soleil. Thé rapide et hop dans la voiture avec Neboo. Je parfais mon masai avec l’aide de Mako, Neboo et Jackson. Jackson a fait une tête quand il m’a entendu balbutier masai à son arrivée 5 jours plus tard. Je remplis mes carnets de croquis d’animaux, de mots et de phrases masai. Je fais également la connaissance cette fois en réel de Patrick Kientz Photographe qui a passé le plus grand temps de sa vie en Afrique. Il organise toute la partie réservation depuis la France pour Tembo. Les enfants masai vont très peu dans la réserve, ils s’occupent des brebis et vaches, l’occasion de leur montrer à l’école ce que j’ai vu et dire deux trois mots en masai. Le kenya regroupe 40 ethnies et par conséquent autant de langues. L’enfant masai parle masai, swahili et anglais à 8 ans. Chaque année Jackson les emmène avec les voitures du camp découvrir la réserve. Photos : Alexia Chevron / Laetitia Lambiotte / Patrick Kientz ; Video : Reportage France 3 par Naturae. Masai mara Décembre le retour ! À peine avoir posé le pied en France j’appelle Alberto avec qui je travaille à Besançon : la galerie Médicis Besançon. Je lui narre mon séjour au Kenya et ma rencontre avec les masai et que je me suis mise à apprendre le masai. Il me répond : "c’est génial Lise ! On prévoit une expo de ton expérience en mai prochain avec des toiles des animaux et des masai". Mais, lui dis-je, en deux semaines je suis restée focus sur les animaux je n’ai pas eu le temps d’aller à la rencontre des masai. lui de rétorquer : "Débrouille-toi !" Cela ne faisait pas 5 jours que j’étais revenu du masai mara que j’appelle Patrick Kientz et Jackson : je reviens ! Quand a lieu des processions chez les masai ! Jackson : en décembre ! ok je viens à nouveau pour 3 semaines ! C’était une année où j’étais à moitié là, je n’avais qu’une hâte retourner là-bas ! Hop décembre, hop l’avion de brousse et je fais la connaissance de Saruni à l’arrivée. Je lui dis quelques mots en masai et l’objectif de ma venue : les rencontrer. Saruni me dépose le deuxième jour au marché, je fais la rencontre de Ntewal. Ntewal tient absolument à développer mon vocabulaire. Elle me montre du doigt tous les fruits, légumes, les différentes casseroles et ustensiles pour la cuisine, les vêtements. Elle me fait répéter jusqu’à ce que je le dise correctement. Au bout d'une heure trente je suis vannée, mon cerveau fume de ces nouveaux mots. Je m’assois, je dessine pour essayer de tout noter et intégrer. Elle s’assoit à mes côtés pour vérifier ce que j’écris soit juste. Je ne sais pas si c’est la pire ou la meilleure professeur en langue masai mais elle ne me laisse aucun répit. Les jours suivants Saruni, tient à me présenter la soeur sa mère Babayeyo (baba=mère / yeyo= soeur). C’est ainsi que je rentre petit à petit au contact des femmes masai. Il y a un village non loin de Tembo by jackson camp, là bas il y a Normeseyeki, Narupil, Caarsis, Longokua, Notonha. Séance habillement, je suis très émue ! Les enfants restent dehors, les bergers aussi. Il fait très chaud dans la case, de plus en plus de femmes entrent, je rougis tellement il fait chaud. Je capte des mots masai et j’essaye de répondre. J’ai eu le droit de tirer le lait des vaches, j’aurais du passer plus de temps à la grange dernier avec le frère de ma grand mère qui était berger au mont de l’herba. J’y parviens un peu et ça fait rire Normeseyeki (j’imagine qu’elle doit se dire que ce n’est pas avec si peu que je vais réussir à faire un tchaï). Mako est toujours là et je lui propose de nous accompagner au game drive de la fin d’après midi. Comme il veille toute la nuit, il a tout le matin et le début d’après midi pour se reposer. Là ce soir il veut aller voir les guépards, au retour on tombe sur une termitière et le soleil se couche derrière. Un beau moment à sauter le plus haut possible. J’avais promis à l’école que je reviendrais donner un cour de dessin. Après être allée au marché chercher des feuilles pour que 40 élèves puissent dessiner, je m’improvise professeure. Il faut savoir que à l’école les enfants masai n’échangent que en Swahili, le masai est parlé à la maison. Sauf que je n’ai pas appris le swahili mais le masai. Je donne les noms des animaux en masai. La tête des enfants qui regardent leur institutrice savoir si c’est ok de parler masai. Elle écrit même le nom des animaux sur le tableau. Petite révolution dans la classe que je n’avais pas prévu. Je retourne toutes les semaines au marché voir Ntewal, elle m'invite chez elle à faire son portrait. En étant au contact des femmes, je vois comme leur vie est dur. Les hommes travaillent dans les lodges et sont bergers. Les femmes s’occupent de la maison, de ramener du bois, de s'occuper des enfants et du troupeau quand les hommes ne sont pas là. Autour des villages, le bois manque ( il sert à cuisiner) et les femmes vont de plus en plus loin pour chercher le bois jusque dans la réserve au contact des animaux sauvages. Les accidents arrivent. Au kenya dès qu’il faut aller à l'hôpital tout est cher, il est compliqué de se soigner. Narupil souffre du palud. Je ne l’ai pas vu pendant plusieurs jours. À la suite de mon séjour j’ai décidé avec Alberto d’offrir la vente d’une toile pour aider à la construction d’une nouvelle classe dans une école primaire masai. Masai mara solidarity a également financé une barrière anti-éléphant (oui les éléphants peuvent envahir la cour). Les masai manquent d’eau lors de la saison sèche, idéalement il faudrait équiper chaque village de panneaux solaires et de puits pour éviter le déboisement et les intrusions dans la réserve. Pour les puits l’eau est à plus de 100m de profondeur et nécessite des forages coûteux. J’ai vraiment envie de les aider sur le long terme.
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