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Groenland - Marémotrice

Groenland aout septembre 2022 Marémotrice est une association suisse (https://maremotrice.ch/wp/fr/home-3) qui accueille des résidences d’artiste à bord du Knut bateau à coque alu pour aller dans les zones polaires et à énergie solaire. J’ai candidaté en 2019 et suite au covid nous n'avons pu partir que l’année 2022. Le knut a pour capitaine Benjamin Ruffieux (https://benjaminruffieux.ch) et sa compagne Mélina Répond (https://www.ilededante.com). Après avoir fait un tour du monde en famille, ils décident de mettre en place des séjours skis voiles pour les pros en région polaire. Artistes dans l’âme ils réservent un à deux mois de l'année à des résidences. En attendant notre départ en 2022, j’en profite pour passer les permis bateaux et voiles en haute mer et radio. Tout ça en poche je peux partir un peu plus sereine à bord du Knut. lors de la résidence nous serons 4 filles : Brooke Holm (https://www.brookeholm.com) Geneviève Petermann (https://www.genevieve-petermann.ch) Hannah Rowan (https://www.hannah-rowan.com) et moi. Ben et Loic les skippers. Nous nous retrouvons tous à bord dans le port d’Isafjordur en Islande, de la part toutes les expéditions polaires. des bateaux de renom sont à quais. Il y a même Atka un bateau jurassien qui accueille également des résidences. À bord l’important pour maintenir le moral en eaux froides c’est de cuisiner. Les cales sont remplis avec 3-4 caddy pour 1 mois de navigation à 6. Les fruits et légumes frais sont mis en évidence. On a fait le plein de Gingembre citron miel pour les boissons réconfortantes à venir et calmer le mal de mer. Rien de tel que de mordre dans du gingembre frais lorsque la nausée vient, ça passe de suite. J’ai beaucoup de matériel : les carnets de croquis, les crayons, le matériel photo-vidéos et du nouveau du son. Je tenais à enregistrer le bruit du groenland et des icebergs. Juste avant de partir j’ai fait un stage auprès de Boris Jollivet (audio naturaliste : https://www.boris-jollivet.com/ “la panthère des neiges”,). J’ai embarqué des micros qui vont sous l’eau hydrophones. Les habits et bottes de bateau, habits pour le froid, vest de quart etc… J’ai eu du mal à transporter tous mes sacs… Le son : J’aimerais pouvoir combiner croquis et ambiances sons dans une future expo muséale. Faire découvrir un milieu autrement que par les écrans. Sur le point de finir d'affreter le bateau pour le départ, et la revue sécurité : “Votre gilet de sauvetage en zone polaire sert juste à ramener votre corps à votre famille, si vous tombez à l’eau il faut plus de 10min pour faire demi tour et vous êtes congelés” Deux aventuriers viennent à bord Nicolas Marcillaud et Tom gautier, pour demander la météo. Leur objectif est de rallier Islande Groenland sur un bateau léger et de pouvoir grimper un sommet en arrivant au Groenland. On découvre le hobycat dans le coin kayak du port. Je trouvais que c’était un peu engagé de naviguer sur un bateau à énergie solaire en région polaire, en voyant leur bateau j’ai l’impression que le knut prend des allures de voyage 5 étoiles. Nous décidons de partir ensemble. Le lendemain le départ est prévu l’après-midi, nous partons de notre ponton et nous voyons Tom et Nicolas sang dessus dessous. Leur projet s’arrête leur panneau solaire qui assure la recharge des batteries et de leur radio de survie ne fonctionne pas. C’est fini ! Dans toutes mes affaires, dans un de mes sacs j’ai embarqué un panneau solaire de randonnée. Je savais que son utilité était futile à bord d’un bateau à énergie solaire mais il fallait le prendre. 1,5kg en plus soudain délester pour servir une cause aventurière. “Restez en vie” : c’est la phrase que j’ai dit à Tom et Nico en leur filant. Cette fois c’est bon, comme le knut est prêt nous partons. Les gars doivent repacter tout Sedna leur hobycat et se rhabiller. La surprise le lendemain de se voir au milieu du détroit, ils sont si petits …. La nuit et le brouillard tombe, c’est très déroutant, on ne voit rien en proue de bateau tout comme en poupe. Tout le monde dort nous dérivons comme les icebergs. Ça fait une sorte de rite de passage, comme si on ne pouvait pas rentrer en terre groenlandaise aussi facilement. Le brouillard se lève au lever du jour. Arrivée en baie d’aunay bugt, nous nous abritons derrière une petite île. Tom et Nico nous rejoignent une heure plus tard. Ils nous retrouveront le lendemain. Nous sommes en Terre d’ours et la sécurité est de mise. Nous allons à terre par groupe de 3, les gars sont armés d’un fusil (pour effaroucher le but n’est pas de tirer sur un ours) et nous avons des stylos fusées et si il ya un ours qui s’approche on doit viser le nez quand il est à moins de 10 mètres. Lours à moins de 10 mètres tu dois juste trembler, la visée doit pas être au top. Heureusement nous n’avons pas eu à nous en servir mais nous en avons vu. Dès que nous avons posé le pied sur la plage, un ressentiment profond que nous ne sommes pas les bienvenus et que peu de gens ont foulés cette endroit. Les empreintes du maîtresse des lieux et de son enfant sont là. J’avais déjà eu cette sensation au kenya de venir proie mais là c’est décuplé. Au kenya tu es dans le 4*4, tu ne fais pas le fier quand les éléphants passent à côté. Là tu es sur une plage avec un stylo fusée, l’ours polaire nage plus vite que l’annexe à voile. Bref tu reviens dans la chaîne alimentaire et quelque part, il ya comme un équilibre naissant au fond de moi. La notion de survie, d’être plus alerte, un côté primaire inconfortable mais stabilisant. Nos sommes en août, la température est au maximum à 8 degrés. Je pensais voir le groenland tout blanc aves sa calotte glaciaire qui recouvre tout. Là il est tout brun et on aperçoit la calotte au loin. Tom et Nico partent faire un sommet, nous allons de notre côté explorer d’autres baies. Nous avons de nos nouvelles par sms. Nous nous retrouverons à notre retour en Islande. Pour atteindre l’autre baie nous repassons par le brouillard nous ne voyons rien. À la proue du bateau, j'inspecte les icebergs qui se dévoilent du brouillard et j'indique si on doit aller à babord ou à tribord. Les ⅔ d'un iceberg sont immergés il faut vraiment contrôler sa masse immergée voir si le bateau peut s’en approcher ou pas tout en gardant le cap. Je reste une bonne partie de la nuit devant jusqu’au lieu d’arrivée. En Islande quelle joie de pouvoir sillonner le paysage à pied sans craindre la présence de l’ours c’est comme une liberté retrouvée. Plus besoin d’être en alerte pour les ours ou pour les icebergs. De cette expérience et cette rencontre avec Tom et nico est née une conférence peinte de leurs aventures : https://youtu.be/8YHXrdWXFh4?si=9DC0IAYjA5cyQ-O3 Un podcast : https://www.lesfrappes.com/1285967/episodes/11674736-nicolas-marcillaud-et-tom-gautier-partir-au-groenland-sur-un-catamaran-de-sport-l-aventure-en-mode-minimaliste La conférence a été jouée au rdv de l’aventure à lons le saunier / musée de l’abbaye à st claude et prochainement au musée des mondes polaires prémanon.

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